#2 Identifier le problème client

Le contexte de ma création de business

Comme je vous le disais dans l’article #1, pour débuter mon business, j’ai décidé de commencer mes réflexions par ce que j’aime faire, c’est-à-dire, la photo et la vidéo. L’objectif principal étant de faire une activité que j’aime pour m’épanouir, c’est un bon point de départ !

Deuxième étape, être capable de résoudre un problème de mes futurs clients. Par mes recherches et mes discussions avec des entrepreneurs qui pourraient être mes clients, je crois avoir identifié le problème suivant.

Les entrepreneurs ont besoin de communiquer sur leurs produits ou services. Du moins, ceux qui ont compris que sans visibilité, ils ont peu de chance de trouver des clients. Ils ont les outils pour faire de belles photos (smartphone), peuvent acquérir les compétences nécessaires avec les contenus qui existent (apprendre la photo) mais par contre ils n’ont pas forcément ni le temps pour le faire, ni l’envie de le faire.

Du coup, j’envisage de proposer mes services pour produire les images nécessaires à la promotion de leur business. Que cela soit photos ou vidéos

A la fin de l’article #1, nous nous sommes quittés sur les questions ultra-importantes pour la suite de mon business.

  1. Le problème que j’ai identifié est-il un problème réel pour les entrepreneurs que je souhaite aider ?
  2. Si oui, sont-ils conscients de ce problème ?

Pourquoi se poser ces questions avant de créer son entreprise ?

Leur objectif est de questionner concrètement et avec  réalisme notre idée de business. A chaque création de business à laquelle j’ai participée, j’ai ressenti une sorte d’euphorie : mon idée est géniale, le monde n’attend que cela, ça va être un carnage. Attention les yeux !

Avoir ce sentiment n’est pas gênant, au contraire il est tellement motivant et positif que c’est vraiment génial de le ressentir. Pour autant, il faut aussi un peu s’en méfier, car dans cet état nous avons tendance à croire que le monde n’attend que nous et que nous avons LA solution. Si c’était vraiment le cas, peut-être que cette solution existerait déjà …

Nos deux questions ont justement l’objectif de nous remettre les pieds sur terre et de confronter ce que l’on pense à la réalité.

Alors pas d’a priori, on prend ses baskets et on va voir nos futurs clients pour discuter avec eux et consolider notre approche.

En faisant cela, on peut espérer :

  1. Valider et détailler le problème vécu par notre client potentiel
  2. Affiner notre offre
  3. Construire notre argumentaire
  4. Créer un premier réseau de prospects
  5. Cerise sur le gâteau, décrocher un premier client

Oui c’est énorme, alors pourquoi sommes-nous si réticents à faire cette étape de validation ?

Sans doute car elle peut aussi remettre en cause notre idée initiale. Et là patatra, on revient à la case départ sans passer par la banque ni toucher 2 000 euros. Et alors ?

Si vous évitez de vous lancer dans un business sans avenir, la démarche est plus que louable. Il vaut mieux manquer une mauvaise affaire que la faire !

Beaucoup d’entre nous, et je m’inclus dans ce groupe comme président, manquent de confiance. Cette étape permet alors de construire petit à petit cette confiance car vous allez être de plus en plus à l’aise avec votre offre et de rendez-vous en rendez-vous vous deviendrez expert du problème de ces entrepreneurs.

Et pour moi comment cela s’est-il passé au début de mon activité ?

Parlons un peu de moi ! C’est quand même un peu l’objectif de ces articles de partager mes expériences d’entrepreneur.

Début 2020, j’ai discuté longuement avec un ancien collègue devenu agent immobilier. Nous avons parlé de son activité et des problèmes qu’il rencontrait. Ressort très rapidement, le besoin de décrocher des mandats de vente de préférence exclusifs. En cherchant un peu d’informations sur ce domaine, je me rends compte qu’effectivement la recherche de mandats par les agents immobiliers est assez archaïque : boitage, prospectus dans les magasins du quartier, porte à porte, … Pourquoi ne pas passer à l’ère numérique ? J’en suis sûr, ça va marcher !

Qu’à cela ne tienne, je prends plusieurs respirations profondes (important pour ce détendre et se centrer sur son objectif) et je pousse les portes des agences.

Résultats de l’enquête :

  1. Le problème est réel et partagé par l’ensemble de la profession (Dans ma tête : SUPER)
  2. Les agents immobiliers sont prêts à payer pour le résoudre. D’ailleurs ils paient déjà des solutions pas forcément très efficaces (Dans ma tête : COOL JE SUIS RICHE)
  3. Les agents immobiliers ne sont pas convaincus par ma solution de vidéos et non pas beaucoup de temps à y consacrer (Dans ma tête : ZUT !!!)

Pas découragé, je lance l’offre ‘boostezvotreagenceimmo’ et espère surpasser le point 3 avec les premiers clients. Malheureusement, ces premiers clients n’arrivent pas. L’offre est sans doute bonne mais je n’arrive pas à convaincre ! Échec !

Leçons : 

  1. J’ai sans doute négligé le premier objectif de ma création de business : être heureux. Les agents immobiliers sont gentils, mais je n’ai pas plaqué mon job pour eux. Sans doute que ma conviction et mon énergie n’étaient pas suffisantes pour convaincre cette cible. Objectif : garder le bonheur en ligne de mire !
  2. Une bonne idée sans client est inutile. Objectif : partir du client pour trouver l’idée. C’est sans doute la meilleure personne pour identifier le problème le plus douloureux qu’il a.

L’été 2020 arrive. Mon bonheur en ligne de mire, je décide de rechercher des activités en montagne qui pourraient nécessiter des photos. L’alpinisme est sans doute une des dernières activités qui nous permet de vivre des aventures hors du commun à deux pas de chez nous. J’adore. La voilà, mon idée géniale : partir en montagne avec les cordées pour les prendre en photo. De nouveau : adrénaline, excitation et euphorie !

J’applique mes conseils et entre en contact avec tous les guides de hautes montagnes que je trouve sur Internet. 

Benjamin Védrines, guide de hautes montagnes, me répond et me propose de l’accompagner sur le Dôme de Ecrins avec ses clients. Quelques négociations plus tard sur le partage des photos, et me voilà embarqué dans cette nouvelle aventure. Tester mon idée en montagne. Le top ! 

L’ascension s’est bien déroulée, j’ai pris des photos de l’école de glace et du sommet. Quelques photos aussi pour Benjamin pour promouvoir son activité. Benjamin est content, les clients sont heureux et contents, et moi je suis aux anges. Persuadé que mon premier gros succès est à portée de main, je lance photo-alpinisme. Aujourd’hui cette offre est celle de mon coeur. Alors je contacte d’autres guides, des compagnies, et beaucoup de professionnels de la montagne. Malheureusement pas d’autres clients, et pas d’autres cordées. Nouvel échec !

Leçons : 

  1. Mon test a été à la fois concluant et sans doute erroné. Comme j’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser le reportage photos de cette cordée, j’en est déduis qu’il y aurait beaucoup de demandes. C’est le biais de confirmation, je n’ai vu que ce qui allait dans mon sens. Objectif : la prochaine fois, rester lucide !

Je vous ai dit que je souhaite être transparent avec vous. Sinon aucun intérêt, ni pour vous ni pour moi. Alors pourquoi continuer maintenant si cela ne marche pas ?

Ces deux expériences m’ont aussi beaucoup apporté. De l’expérience, de la confiance, des méthodes, et sans doute bien plus encore. Je suis en bonne santé, et je peux encore tenter d’autres offres. Alors que demander de plus !

Mes 3 conseils pour valider votre idée business

A retenir pour débuter son business

  1. Valider son idée sur le terrain
  2. Être lucide et réaliste (en gardant son enthousiasme)
  3. Se relever à chaque fois qu’on tombe